Actuellement,  une question très importante se pose: comment peut t-on aider ces pays africains et pourra-t-on vivre un jour sans population sous alimentée dans le monde? Cette question n'a malheureusement pas encore de réponse car même avec les nombreuses aides, la faim persiste. Selon nous, la solution la plus efficace serait d'analyser puis de régler  les causes qui sont à l'origine de la faim.

 

  • Améliorer la réponse d'urgence

 

Aujourd'hui, l'aide d'urgence est souvent tardive, inappropriée et inégale. En effet, malgré une augmentation au cours de ces dernières années de l'aide d'urgence en Afrique subsaharienne, celle-ci reste encore souvent trop faible avec d'énormes inégalités de distribution.

En 2005, la communauté internationale a commencé a réagir lorsque des photos d'enfants ont été montrées à la télévision alors que la situation était déjà très critique à la fin de l'année 2004. Lorsque les ONG sont arrivées sur le terrain, 3,6 millions de personnes souffraient déjà de la faim et beaucoup  de paysans et d'agriculteurs avaient vendu leurs terres, leur bétail, leurs semences et leurs outils de travail pour acheter de la nouriture et survivre. Cela a donc fait diminuer leurs actifs et les a rendu encore plus vulnérables pour affronter les crises futures.

De plus, l'aide est parfois inadéquate. 70% de l'aide alimentaire est distribuée par les Nations Unies c'est à dire par des pays développés. Cette aide alimentaire permet donc aux agriculteurs de ces pays développés d'augmenter leur production et leurs exportations de denrées et d'engranger des bénéfices supplémentaires. C'est également pour eux une manière de se débarrasser de leurs surplus agricoles. Ces aides peuvent aussi avoir des effets néfastes sur les agriculteurs des pays en développement. En effet, lorsque les pays donateurs envoient des stocks de riz ou de blé à ces pays, ils n'aident en aucun cas les petits paysans ruraux à se développer. Lorsque la nourriture vient à manquer, la nourriture devrait pouvoir être produite et achetée localement ou régionalement chaque fois que cela est possible. Lorsque le problème provient du manque d'accès à la nourriture dû à la pauvreté plutôt qu'à une pénurie, distribuer de l'argent peut s’avérer être une réponse plus adéquate, plus rapide et moins couteuse.

 

  • Combattre la pauvreté en développant l'agriculture

 

La pauvreté est un grave problème car elle est un facteur aggravant les problèmes de santé et le manque d'éducation. Elle est donc une des causes majeures de la faim. En Afrique subsaharienne, le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour a quasiment doublé depuis 1981. Leur nombre s'élevait à 313 millions de personnes en 2001, soit 46% de la population totale.  Les femmes, les éleveurs nomades et les petits agriculteurs vivant dans les zones rurales sont particulièrement vulnérables face à la faim. Dans la Corne de l'Afrique, 40% de la population souffrant d' l'insécurité alimentaire est constituée d'éleveurs nomades. Ces éleveurs sont souvent négligés par le gouvernement. Afin de résoudre ce problème, il conviendrait de mettre en œuvre des politiques rurales impliquant la participation des populations et donnant la priorité à ces groupes vulnérables. En effet, mettre en place des politiques agricoles efficaces faisant participer les petits agriculteurs, les femmes et les éleveurs nomades pourrait améliorer la situation de nombreuses personnes. Même de petites améliorations au niveau de ce qu'ils produisent et gagnent peuvent avoir un impact primordial pour diminuer la faim. De plus, les gouvernements ne consacrent toujours en moyenne que 5% de leurs budgets à l'agriculture. Or, il est prouvé que les pays qui ont amélioré leur sécurité alimentaire sont ceux dans lesquels le gouvernement s'engage fortement en faveur du secteur agricole. Récemment, les gouvernements africains se sont engagés à augmenter leurs dépenses dédiées au secteur rural pour qu'elles totalisent au moins 10% de leurs budget. Le G8 s'est lui aussi engagé à augmenter l'aide au développement . 

Investir à long terme dans des programmes de développement rural avec des groupes vulnérables peut aussi aider à réduire l'insécurité alimentaire. En effet, il est important que les populations puissent obtenir plus de moyens agricoles essentiels comme des semences, des outils, des engrais et du crédit. Cela pourrait améliorer l'accès aux marchés. Un plus grand investissement dans la conservation de l'eau et dans les systèmes d'irrigation est également primordial car une grande partie de l'agriculture africaine dépend des pluies et est, par conséquent, soumise aux aléas du temps.

Pour finir, améliorer l'accès à la terre peut aussi être une solution. En Afrique Australe, le secteur est encore caractérisé par une structure héritée du colonialisme qui se compose d'un côté d'immenses domaines qui occupent les terres arables les plus fertiles et d'un autre coté de minuscules exploitations qui ne disposent que des sols les moins fertiles pour lesquels seule la culture "sous pluie" convient. C'est dans ces minuscules exploitations que vivent la plupart des paysans pauvres. La mise en place d'une réforme basée sur la redistribution des terres et le renforcement du droit à la terre peut représenter une solution pour améliorer la sécurité alimentaire. De plus, faire des efforts afin d' améliorer le droit des femmes sur la terre pour qu'elles puissent hériter des terres est essentiel. En effet, en Afrique, la majorité des femmes n'ont aucun droit sur la terre même lorsqu'elles sont chefs de famille ou responsable de la production alimentaire. A cause de cela, à la mort de leur mari, les femmes perdent tout droit de cultiver leur terre.

 

  • Réduire les conflits

 

Aujourd'hui, il ne peut pas y avoir de solution à la crise alimentaire si les conflits ne sont pas réduits. En effet, les conflits sont des perturbateurs majeurs de l'activité économique. De plus, de nombreuses personnes sont forcées de fuir leur pays et d'abandonner leurs exploitations pour éviter d'être tuées ou blessées. Cela a donc des conséquences dramatiques au niveau de la production alimentaire. Les infrastructures rurales, les marchés et les champs cultivables sont souvent détruits et deviennent inaccessibles à cause des mines.

Les gouvernements sont responsables de la sécurité de leurs populations en période de conflit. Cependant, lors d'un conflit certaines parties refusent parfois l'accès à la nourriture à une partie de la population si elle est soupçonnés de soutenir l'opposition. Dans le nord du l'Ouganda, le conflit qui dure depuis 20 ans a empêché 1,8 millions de personnes qui vivent dans des camps de retourner dans leur exploitation. A cause de cela, 78% de ces familles n'ont pas accès à la moindre terre et 84% d'entre elles dépendent d'une aide alimentaire. Cette guerre a aussi fait perdre environ 864 millions de dollars et fait baisser la production agricole et la productivité de travail.

Les pays riches doivent donc s'investir dans la recherche de la paix en Afrique en augmentant leur soutien aux missions de maintien de la paix, en exerçant un contrôle strict sur l’approvisionnement d'armes dans les différentes régions et en freinant l'importation de ressources naturelles dont l'exploitation peut créer des conflits.

 

  • Changement climatique

 

L'Afrique et l'Asie du Sud sont les deux régions les plus affectées par le changement climatique en raison de leur pauvreté extrême et de leur dépendance envers les cultures de pluie. Les données climatiques concernant l'Afrique pour les 30 à 40 dernières années ont montré que le continent s'est réchauffé. Cela a rendu les pluies plus irrégulières mais aussi plus intenses. On remarque qu'il y a eu plus de sécheresses mais aussi plus d’inondations ce qui a nuit à l'agriculture. Si nous continuons comme cela, certains modèles climatiques prévoient une augmentation de 0,5 à 2 degrés en Afrique d'ici 2050. Les pluies seront donc moins abondantes et les taux d'évaporation ne feront qu'augmenter. Cela va donc augmenter l'insécurité alimentaire des petits agriculteurs et des éleveurs nomades qui rencontrent déjà actuellement des difficultés pour s'en sortir face à des pluies de moins en moins fréquentes et une dégradation des sols toujours plus intense. En résumé cette augmentation des températures va donc provoquer une diminution des récoltes et par conséquence une baisse de la production.  Si les températures mondiales augmentent de plus de 2,5 degrés, on prévoit qu'il y aura en Afrique entre 55 et 65 millions d'habitants supplémentaires qui risquent de souffrir de la faim d'ici 2080.

Les sociétés occidentales sont les principales responsables de ce réchauffement climatique. Pour réduire cette pauvreté, sortir les populations de l'insécurité alimentaire et donc atteindre les objectifs, ils devront avant tout réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et fournir une aide financière suffisante pour aider les communautés et les gouvernements africains à s'adapter au changement climatique.

Le continent africain fait aussi face à une déforestation, à une exploitation trop intense des pâturages et à une gestion de l'eau inadaptée. 

Il est donc important qu' au niveau local, les gouvernements intensifient leurs efforts pour mettre en place des programmes de reforestation, restaurer les dommages causés à la forêt et aux ressources humides, limiter les activités commerciales et développer des plans d'adaptation au climat.

 

  • Lutter contre le VIH/ SIDA

 

Actuellement, 26 millions de personnes sont atteintes du VIH en Afrique Subsaharienne. Cela représente environ 60% de l'ensemble des personnes souffrant de ce virus dans le monde. De plus, la population africaine est également touchée par la malaria ou encore la tuberculose. Le VIH a tué 2,4 millions de personnes en Afrique en 2014 laissant environ 12 millions d'orphelins. Cette maladie diminue la capacité des gens à cultiver leurs terres les empêchant de travailler dans les exploitations agricoles. De plus lorsqu'un enfant perd un de ses parents, il ne peut plus recevoir la formation qui lui permettra de cultiver à son tour la terre.

Grâce aux aides des gouvernements nationaux et de la communauté internationale, la situation s'est améliorée au cours des dernières années. On a constaté une augmentation des dépenses de santé de la part des gouvernements africains. Mais cela reste insuffisant. En effet, en 2005, seulement un africain sur dix recevait les médicaments contre le Sida. Pour développer la prévention, les traitements et les soins nécessaires aux personnes malades dans les pays en développement, il faudrait au moins 55 milliards d'euros sur les trois prochaines années.

Pour aider la communauté africaine, les compagnies pharmaceutiques devraient vendre les médicaments à des prix adaptés au niveau de vie de ces pays ou permettre aux fabricants de médicaments de délivrer des versions moins couteuses de médicaments. De plus les donateurs devraient augmenter leur aide financière aux services de santé pour qu'ils puissent combattre cette maladie.

 

 

 

Cette vidéo montre les projets menées par La Croix pour réduire les risques de catastrophes naturelles