La disparition de la famine en Europe au XIXéme siècle a pu s'effectuer grâce à l'intervention des puissances publiques. Cependant les gouvernements africains du XXIème siècle ne semblent pas y prêter attention à cette leçon de l'Histoire et même justifie cette éradication par l'effet de la main invisible. De plus, ce continent connaît de nombreuses tensions politiques depuis la fin du XXème qui continue de persister. Pour illustrer ce chapitre, voici l'exemple d'un pays de la zone subsaharienne :

Nigeria

L'ancienne colonie britannique qui devient indépendante en 1960 compte aujourd'hui 181 millions d'habitants. En 1967, la fédération nigériane est divisée en 3 régions dominées alternativement par une des trois grandes ethnies, c'est-à-dire soit par les Haoussa-Peul au Nord-Ouest, soit par les Yoruba au Sud-Ouest, soit par les Ibo au Sud-Est. Ce partage de pouvoir crée des tensions sanglantes entre ces ethnies avec la mort du général Ironsi, d'origine Ibo en 1966 lors d'un coup d'Etat. Le pays entre alors en guerre, la guerre du Biafra, qui s'achève avec une capitulation des indépendantistes en 1970. Puis, il y a un de nouveau un coup d'Etat en 1983 lors de la dictature du conseil militaire suprême. Le pays connait ensuite jusqu'à aujourd'hui des élections turbulentes. La situation politique au Nigéria très instable se reflète par des coups d'états, des tensions entre ethnies, et aussi par la corruption. De plus, le pays est menacé par le terrorisme qui se développe au Nord-Est avec le mouvement djihadiste Boko Haram. En effet, ce mouvement vise à prendre le contrôle du nord-est du Nigeria pour mettre en place la charia . Les tensions entre musulmans et catholiques persistent avec de multiples persécutions (13 000 morts). Globalement, l'ensemble de ces persecutions et de cette violence politique a donc des répercussions humaines, ralentit la stabilité économique  et provoque en premier lieu une pénurie alimentaire.

Ces troubles ne favorisent pas les choix  politiques axés vers le moyen terme tel que le défi de la sécurité alimentaire. Les opportunists au pouvoir vont chercher les gains immédiats tel que l'exploitation du pétrole offshore. Or ces exploitations ont des conséquences négatives sur les conditions de vie des populations locales en particulier pour l'emploi des pêcheurs. En effet, le pétrole est un élément pollueur de l'environnement marin   tuant les poissons. Le pays est même passé par une crise, la crise du delta du Niger, où le MEND s'attaque aux installations pétrolières et aux forces gouvernementales par le biais d'armes à feu. Une véritable guerre est déclenchée entre le MEND et les forces armées du Nigéria en mai 2009, à la suite de plusieurs sabotages et enlèvements.

Pour conclure, Le Nigéria doit faire face à l'instabilité  politique et au terrorisme pour améliorer la sécurité de ses habitants, leur sécurité alimentaire, mais aussi leur développement social. La relance économique et une baisse du chômage, est envisageable aussi lorsque les investisseurs étrangers constatent stabilité et sécurité politique.

République démocratique du Congo

La RDC connaît elle aussi une forte instabilité politique. En effet, cela commence en 1965 avec des rébellions et une incapacité d'instaurer l'ordre dans le pays menaçant l'unité nationale. L'armée prend le pouvoir cette même année qui mènera a une dictature de 25 ans. Le pays tente alors de mener en place une libéralisation politique lors de la démocratisation du pays. En 1997, une rébellion part de l'est de la république sous la conduite de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) mettant fin au régime de Mobutu. Laurent-Désiré Kabila arrive donc au pouvoir mais il est assassiné par ces anciens alliés en 2001. Son fils lui succède au pouvoir en 2001 et s'engage dans des négociations avec les forces rebelles. Il signe même un accord avec eux.

En 2006,les élections pluralistes inaugurent le début d'une ère démocratique en RDC qui reste cependant confrontée à une insécurité chronique dans sa partie Est causée par la présence de divers groupes armés nationaux et étrangers. Le pays ressent encore fortement aujourd'hui les séquelles d'une longue période de gestion économique et politique malsaine, suivie d'une décennie de conflits armés qui ont coûté la vie à probablement 5 millions d'habitants avec deux guerres civiles où sont impliqués plusieurs pays africains dans la deuxième guerre du Congo.

 

Les exemples exposés pour ces deux pays, donne un visage encourageant sur le plan économique mais assez décevant sur la situation politique. On note que le manque de sentiment d'unité nationale freine à la prise de conscience par les hommes politiques de se concentrer sur le défi de la sécurité alimentaire. Il faut que les autorités politiques sortent d'une vision par éthnie et prenne des engagements dans des programmes nationaux qui créent  un environnement favorable de sécurité pour la population locale afin qu'elle puisse developer l'agriculture locale et faire reculer la pauvreté et la faim.