L'Afrique subsaharienne est devenue un moteur de croissance économique grâce aux investissements étrangers en partie au sein de la région. En effet, les investisseurs étrangers s'intéressent aux terres rares de l'Afrique en investissant dans les hydrocarbures mais aussi vers l'électricité, l'immobilier, le commerce et l'industrie des télécommunications qui se développent fortement. Prenons l'exemple d'un pays connaissant une économie en pleine croissance :

Le Nigéria

Le Nigéria a une économie libérale. Le Nigéria a un dynamisme économique basé sur des ressources agricoles et surtout sur des ressources minières. En effet, 47% de la population active nigériane est concentrée dans le secteur agricole, on y compte les premiers producteurs de manioc au monde. Cependant, ce pays privilégie encore le secteur énergétique au dépend de son agriculture. Le pays riche en hydrocarbures est le 12ème producteur de pétrole au monde et le premier producteur africain avec 2,5M de barils produits par jour. Le Nigéria reste donc très dépendant des ressources pétrolières étant donné qu'elles représentent environ 90% des exportations du pays. En 2005, le élevé du baril de brut permet au Nigeria d'être la 11ème puissance émergente.

Globalement, le niveau de vie est dans la moyenne des pays africains. Mais, grâce à ses ressources pétrolières et à son importante population, le Nigeria est la première puissance économique du continent, devant l'Afrique du Sud.

 

Entre 2003 et 2013, le pays a connu une croissance économique robuste avec un taux de croissance moyen de 6% par an sur la période. C’est durant cette décennie faste que le Nigéria s’est engagé dans une modification structurelle de son économie : aujourd’hui, le secteur des hydrocarbures représente ainsi moins de 14% du PIB en 2013 contre 34% en 2003, et la part de l’agriculture a diminué de 20 points pour atteindre 22%. A l’inverse, le secteur des services représente désormais plus de la moitié du PIB porté par la forte croissance de l’économie qui a favorisé l’émergence d’une classe moyenne (environ 20 millions de nigérians gagnant plus de 700 USD par mois). Cette classe moyenne est alors considérée comme un consommateur potentiel et permet au Nigéria, tout comme au Ghana et Kenya de développer un marché intérieur, venant avec l'accroissement de l'urbanisation, poussant au capitalisme africain. 

 

Malheureusement des progrès sont encore nécessaires, la majorité de la population du Nigéria, 70%, vit en dessous du seuil de pauvreté. Les nigérians les plus pauvres doivent vivre avec moins de 1,25$/jour.  Un tiers de la population nigériane est analphabète ce qui représente plus d'un million de personne. Le taux de scolarisation est de 45%. Il existe de fortes disparités entre les différentes régions nigérianes par rapport à L'indicateur de Développement Humain. La prospérité du pétrole a donc des conséquences néfastes en détruisant des emplois, en favorisant la corruption...

En effet, le chômage reste très important au Nigéria, on peut regretter le peu d'efforts économiques face aux mouvements migratoires : un manque d'infrastructures dans une ville comme Lagos qui ne cesse de s'accroître démographiquement.

 

 

Evolution du taux de croissance du PIB réel

Noir: Afrique subsaharienne

Orange: RDC

Rouge: Nigeria

Jaune: Monde

Vert: Pays émergents

République Démocratique du Congo

 

Voici un deuxième exemple de développement économique réussi. Après un ralentissement à 2,8 % en 2009 du fait de la crise financière internationale, la RDC a enregistré un taux de croissance économique moyen de 7,4 % par an sur la période 2010-2013, bien au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne, et de 8,7 % en 2014. Cette performance s’explique ici encore par la vigueur des industries extractives et par une évolution favorable des cours des matières premières. Les investissements publics ont aussi contribué à stimuler la croissance.

Ce pays souffre d'une fragilité politique et sécuritaire, cependant les prévisions économiques confirme un taux de croissance estimé à plus de 8 %, grâce à l’augmentation de l’investissement et de l’activité dans les industries extractives et du fait de la contribution des travaux publics et du secteur tertiaire.

Par ailleurs, le gouvernement maintient une politique monétaire restrictive accompagné par une discipline budgétaire pour contenir l'inflation en dessous de l’objectif de 5 %. La Banque Mondiale est optimiste et confirme que la stratégie de soutien aux investissements dans les projets d’infrastructure à grande échelle menée par la RDC pourrait accompagner la croissance de manière significative, à condition que la priorité soit donnée aux projets à rendement élevé (transport, électricité).

 

Globalement, ces deux exemples sont encourageants, mais ne doivent pas cacher le bilan de la situation alimentaire. Tant que la forte démographie en Afrique dépassera  encore  la croissance de la production alimentaire, ce continent resta dependant des programme d'aides alimentaires mondiales. La solution est donc une amelioration de la productivité et des rendements agricoles.

A ce propos, il reste des progrès à faire concernant l'agroalimentaire et les connaissances techniques en agriculture, pour éviter la surexploitation des sols qui manquent de fertilité et de nutriments, exploiter les nouvelles techniques et éviter les erreurs des vieux continents (engrais natruelles plûtôt que chimiques, OGM à surveiller...),accroître la superficie des terres irriguée, 4 % en Afrique subsahariennes  compare à 38 % en Asie. Ceci permettra aussi de faire face aux changements climatiques et l'irrégularité des pluies.

La modernisation de l'économie de marché avec plus de routes et le développement du commerce motivera aussi les agriculteurs à améliorer leurs rendements au lieu de se limiter à nourrir leur famille.